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MPEs vs bursts. Partie 2

Dans la première partie de cet article, nous avons commencé à explorer les nuances des actions très exigeantes du football à travers le prisme des approches métaboliques et mécaniques. Poursuivons l'analyse en répondant à la question suivante.

 

Existe-t-il un lien entre les MPE et les BURSTS ?

 

Le premier point à souligner est que les MPE et les BURSTS sont des expressions de haute intensité, mais qu'elles se réfèrent à des aspects différents de la performance (métabolique ou mécanique). C'est pourquoi il ne faut pas les confondre. En effet, même si les accélérations ont un impact sur les deux, des accélérations modérées combinées à certaines vitesses conduisent à un MPE en raison de l'énergie anaérobie élevée requise. Cependant, un burst n'est réalisé que si le joueur est proche de son ASP. Ainsi, nous pouvons considérer les salves comme un sous-ensemble de la famille desMPE ou « les MPE les plus exigeants ».

Pour une meilleure compréhension, tout peut être représenté graphiquement à partir de l'ASP. Une fois que l'ASP du joueur a été déterminé par un sprint maximal (Figure 2, panneau de gauche), la zone où se produisent les rafales peut être facilement définie (Figure 2, panneau de droite). Toutes les combinaisons de vitesse et d'accélération qui tombent dans la zone violette sont considérées comme des Bursts. Cette image montre clairement qu'un burst peut être réalisé indépendamment d'un seuil d'accélération fixe, quelle que soit la valeur de ce seuil : pour se rapprocher de l'ASP, une accélération très élevée est nécessaire si le joueur démarre à faible vitesse ; au contraire, si la vitesse de départ est élevée, un burst exige une accélération plutôt faible. Cette considération montre que compter les accélérations au-dessus d'un seuil arbitraire fixe n'a pas beaucoup de sens.

Figure 2 - Panneau de gauche : évolution temporelle de la vitesse pendant le test de sprint maximal (points verts) et fonction exponentielle qui s'ajuste le mieux aux données brutes (courbe violette). Panneau de droite : ASP obtenu par le test de sprint maximal (ligne violet foncé) ; 80 % de la puissance externe (ASP₈₀) nous permet de définir la zone de haute intensité d'un point de vue mécanique (zone violet clair).

Pour souligner encore davantage la différence entre les MPE et les BURSTS, considérons l'exercice intermittent suivant : 20 secondes pour parcourir la longueur totale du terrain de football (environ 100 m) et 20 secondes de récupération sur place (figure 3, panneau de gauche). En représentant cet exercice intermittent dans le graphique accélération-vitesse, il est immédiatement clair que cet entraînement est loin des intensités entrant dans la zone ASP (figure 3, panneau de droite). Cette simple image conduit immédiatement à un commentaire très intéressant : selon les critères du seuil d'accélération fixé, chaque répétition produit un événement d'accélération supérieur à 2,5 ms-², comme l'indique la ligne pointillée grise dans la figure 3, panneau de droite. Peut-on considérer ces accélérations comme intéressantes d'un point de vue neuro-musculaire ? S'agit-il des accélérations que nous aimerions voir figurer dans notre rapport ?

La réponse est « probablement pas » ! En effet, les pics d'accélération des courses intermittentes (environ 3 ms-²), bien que supérieurs au seuil d'accélération de 2,5 ms-², sont très inférieurs à l'accélération maximale atteinte lors du test de sprint maximal (environ 5 ms-²). Il n'est donc pas logique de considérer ces actions (qui ne requièrent que 60 % du potentiel maximal du joueur) comme des sorts à forte mécanique. Cependant, il est également vrai que la même accélération effectuée à partir de 10 kmh-¹, plutôt qu'à partir de zéro, serait une action très proche du maximum. On ne peut définitivement pas espérer résoudre cette question en traitant uniquement de l'accélération : il faut prendre en compte à la fois la vitesse et l'accélération pour détecter les actions les plus exigeantes d'un point de vue neuro-musculaire et métabolique.

Figure 3 - Panneau de gauche : évolution temporelle de la vitesse pendant le test de sprint maximal (points verts) et trois répétitions d'un exercice intermittent 20/20 (points rouges). Panneau de droite : les deux exercices sont représentés sur le graphique ASP (ligne violette foncée) et ASP₈₀ (ligne violette claire). La ligne horizontale en pointillés gris indique le seuil d'accélération (2,5 ms-²).

Pour y voir clair, il est utile de toujours se référer à l'ASP (figure 4). Sur ce graphique, la courbe correspondant à la VO2max du joueur (environ 20 Wkg-¹ pour un footballeur d'élite) est également représentée (courbe rouge dans la Figure 4). Cela permet de mettre en évidence la zone où toute activité ne peut être réalisée que grâce à l'apport d'énergie anaérobie (zone rouge clair dans la Figure 4). Bien entendu, la « zone ASP » comprend les activités les plus intenses réalisées grâce aux réserves d'énergie anaérobie (zone rouge foncé de la figure 4). Il apparaît donc clairement qu'il existe une multitude d'activités, qui ne sont pas nécessairement « extrêmes », réalisées à la fois à vitesse modérée et à l'accélération avec un besoin de puissance métabolique supérieur au VO2max. Cet état de fait met en évidence l'équilibre entre les phases de travail et de récupération, un élément clé de la performance dans les sports d'équipe.

Figure 4 - Comme pour la figure 3, outre l'ASP et l'ASP₈₀, les couples de vitesse et d'accélération correspondant à une puissance métabolique de 20 Wkg-¹ sont indiqués par la courbe rouge. La zone anaérobie au-dessus de 20 Wkg-¹ est surlignée en rouge (voir le texte pour plus de détails). Les courses maximales de sprint et intermittentes, comme dans la figure 3, sont indiquées par les points verts et rouges, respectivement.

En conclusion, la différence entre les MPE et les bursts est-elle claire ?

Nous l'espérons... mais il faut simplement garder à l'esprit les points suivants : les MPE et les BURSTS sont des expressions de haute intensité ; les premières se réfèrent à l'équilibre énergétique entre les phases d'effort et de récupération qui caractérisent la nature intermittente de la performance dans les sports d'équipe (une sorte d'« équilibre » anaérobie/aérobie) ; les autres représentent les efforts neuro-musculaires les plus intenses qui sont réalisés grâce aux accélérations les plus élevées possibles (très élevées à faible vitesse et d'autant plus faibles que la vitesse est élevée) qui nécessitent des augmentations « extrêmes » de l'activité musculaire.

 

Document original de C. Osgnach pour Exelio.

Références.

P.E. di Prampero, “Mechanical and Metabolic Power in Accelerated Running-PART I: the 100-m dash” – PubMed
C. Osgnach,
“Mechanical and metabolic power in accelerated running-Part II: team sports” – PubMed
C. Osgnach, “
How easy is to stumble over acceleration and deceleration?
C. Osgnach, “
The limits of acceleration” 

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